Chaleur méditerranéenne, on a parlé climat évidemment… Mais pas de quoi en faire une syncope !
Suffisamment clémente pour nous délecter et un rocher dément pour nous servir. Cet automne 2022, fin Octobre, la team du CAF de Vanoise-Tarentaise s’est donnée rendez-vous à Cassis, non loin des calanques de Marseille. L’occasion pour cette équipe de 14 personnes de se retrouver pour grimper et pour échanger sur les projets du club. Tout est prétexte pour réfléchir en se faisant plaisir.
À la manière d’un team building, la dream team avait tout prévu sur 8 jours. Naviguer à vue dans la garrigue méditerranéenne, randonnée parfumée et douceur programmée pour venir frôler la roche, quand cela patine, et s’apprivoiser au mieux le calcaire de Sormiou pour les voies les moins fréquentées, descendre en rappel par le trou du Canon avec une vue canon dira-t-on, embarquer dans des descentes aux falaises de Soubeyrannes, plus connues sous le nom de Cap Canaille, pour un voyage minéral, où le plus dingue, reste ce poudingue de roches agglomérées orangées qui se pavane devant nous, nous invitant à le grimper sans plus attendre. Les rappels en fil d’araignée à Cap Canaille nous laissent sans voix, et nous invitent à la contemplation de cet horizon infini du grand bleu. « ouvreur de bouse, bourreur de rousses, deux vauriens trois canailles », ces voies mythiques, parcourues par la team ces jours, avec leur nom pour le moins délicat qui justifiera peut-être la façon dont chacun a su épouser cette roche à sa douce manière. Un rien nous anime dans cette verticalité plongeante.
D’un tout autre style, la descente par le trou du Canon, stratège grandiose pour rejoindre ce bleu marine et ses vagues complices pour parcourir des traversées dont « Au fil de l’eau », abordable et originale, longeant les murailles du plateau de Castelvieil. L’équipement espacé dans la traversée ajoutant piment et frissons à cette grimpe maritime au son de la mer.
Aussi, figurez-vous, qu’on a déniché un secteur à Figuerolles à la Ciotat. Un secteur avoisinant une plage et offrant des voies sur un conglomérat bien nettoyé. Des voies dans le 5c et 6a, idéal pour les journées de reprises. Au coucher de soleil, on s’est laissés tenter par une balade vers le sommet de la Tête du Capucin, que l’on a rejoint par un itinéraire original contournant en spirale les dévers des sommets. Protégé par quelques queues de cochon pour assurer les moins téméraires et pour la sécurité, avant tout.
Nous avons goûté aux passages de Livanos à la Calanque de Morgiou, au crêt Saint Michel, chaleur de plomb mais qui ne nous a pas plombé le moral pour autant, on n’allait pas rester tout de même bras ballants devant tant de beauté ! Épris d’une envie impétueuse de côtoyer les traces de notre cher Georges Livanos, chacun s’emballait dans sa foulée et se frayait un chemin pour rejoindre le départ de sa voie. On n’oubliera pas d’arriver à bon port, à Morgiou, pour trinquer à notre félicité.
Lucie Vadot
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